L’histoire des Seamen’s club dans le monde
Le XIXème siècle apporte avec la révolution industrielle, de profondes transformations dans les industries et les transports. Les navires de plus en plus grands, la multiplication des routes maritimes, rendent le travail des marins aussi essentiel qu’éreintant. Les conditions de vie à bord sont difficiles : les espaces sont exigus, le travail est très difficile et la nourriture, pauvre et rationnée, n’aide guère à reprendre des forces. Les voyages sont longs et les marins restent isolés de leur famille pendant des mois, voire des années.
Face à ces conditions de vie difficiles, les premières initiatives philanthropiques sont apparues. Mission to Seafarers a été fondée à Londres en 1856. Cette organisation est l’une des toutes premières à avoir établi des centres de soutien pour les marins. L’Angleterre et les Etats-Unis ont été les deux pays où ont émergé ces clubs de soutien.
D’autres pays comme la France suivront, ces initiatives étant le plus souvent soutenues par des associations cultuelles. Dès l’origine, ces clubs avaient pour objectif d’offrir un soutien moral et souvent spirituel, des services matériels (nourriture, hébergement temporaire et soins médicaux de base) comme des lieux de repos et de loisirs. Ces grands objectifs sont encore ceux que nous partageons avec les Seamen’s du monde entier.
Petit à petit, les clubs s’organisent, se rapprochent les uns des autres et se fédèrent avec la création à l’international de l’ISWAN (International Seafarers’ Welfare and Assistance Network) et de la FNAAM (Fédération Nationale d’Accueil des Marins) en France.
Sous la pression de syndicats internationaux et des gouvernements des différents pays concernés, le bien-être des gens de mer devient une préoccupation importante, les conditions de vie à bord s’améliorent et les Seamen’s club sont financièrement soutenus par le monde syndical et institutionnel.
Il existe 426 Seamen’s club dans le monde, répartis dans 65 pays différents. La France en compte 18. Parmi eux, le Seamen’s club de La Rochelle accueille 8 000 marins chaque année.
L’histoire de l’association MARIN’ESCALE
En 1992, un cargo, l’Abanga, est abandonné avec son équipage dans le port de La Rochelle-Pallice. Les marins sont laissés sans nouvelles, sans vivres et sans aucun soutien.
Alerté par cette situation, d’autant que la communauté rochelaise s’émeut fortement de cet état de fait, Joseph FONTENEAU, marin pêcheur, aumônier des gens de mer ainsi que le commandant du port de La Pallice, Joseph LE QUILLIEC et son épouse Marcelle, tous membres de la Mission de la Mer, créèrent une association d’aide aux marins de commerce. Cette association, laïque dès son origine, a obtenu les soutiens financiers du maire de La Rochelle, Michel CRÉPEAU, de la Chambre de Commerce et d’Industrie, du Conseil Général et du syndicat ITF.
Dès 1993, le même problème se fit jour avec l’abandon du Rio Soul.
En 1997, le Grand Port Maritime mit l’ancienne billetterie du bac de l’île de Ré à la disposition de l’association. Ainsi naquit le Seamen’s Club de La Rochelle.
Depuis, l’essor de l’association ne se dément pas. Le nombre d’adhérents augmente régulièrement, les bénévoles sont de plus en plus motivés pour participer aux actions et à l’accueil des marins, et les locaux ont été entièrement rénovés en 2023. Cet investissement a pu être réalisé grâce aux financements du syndicat international des marins (ITF), de Port Atlantique, de toutes les collectivités locales partenaires (Conseil régional, Département, Agglomération de La Rochelle), des crédits d’États (FIM) et un don associatif du Rotary Club.
Cette mobilisation syndicale, associative et institutionnelle prouve l’intérêt que porte la communauté nationale comme internationale à l’action des Seamen’s Club et plus particulièrement à celui de La Rochelle.