Le foyer des Gens de mer du Havre fête son 10000ème marin de croisière

Il a 31 ans, est originaire de l’île de Mindoro, aux Philippines, père d’un petit garçon et navigue depuis plus de quatre ans sur les paquebots de la compagnie maritime Aida, en tant que maître d’hôtel du commandant. Ce 14 avril, dans les locaux du Seamen’s Club du Havre, Wilben Hernandez a été fêté : il est le 10000ème marin de navire de croisière à avoir franchi les portes du foyer des gens de mer, le temps d’une escale. Entouré de l’équipage du paquebot « AidaSol » de Aida Cruises (filiale allemande de Aida) qui, venu de Hambourg sous pavillon italien, accueille 2.668 passagers et 631 membres d’équipage, et en présence de représentants du monde portuaire, Wilben Hernandez a reçu cadeaux et honneurs.

Car l’Association Havraise d’Accueil des Marins (AHAM) qui gère le Seamen’s Club du Havre y tient : parmi les 12.000 membres d’équipage qu’elle accueille en moyenne chaque année, 3.000 d’entre eux, en majorité philippins, indonésiens et indiens, descendent des bateaux de croisière en escale au port et « les besoins sont les mêmes », selon Ronan Dolain, son président. La barre symbolique du dix millième marin a été franchie depuis 2010 : lors de l’escale technique du paquebot « Noordam » (Holland America Line), durant dix jours, 600 marins étaient venus au foyer des gens de mer pour se connecter sur Internet, boire une bière ou acheter une carte postale. Pour Wilben Hernandez, ce lieu est « indispensable, notamment pour pouvoir communiquer avec nos familles ».

Et pourtant. L’accueil des marins est sans cesse remis en cause. Fin 2013, l’Établissement national des invalides de la marine (ENIM), propriétaire des lieux avait annoncé la vente des locaux implantés en centre ville. Reste également posée la question du financement de l’AHAM. Le ministre du Transport, de la Mer et de la Pêche Frédéric Cuvillier a refusé de créer une redevance portuaire obligatoire pour tous les navires en escale dans les ports français, « pour des raisons juridiques ». Il a suggéré « la mise en place d’une démarche de type « charte d’engagement volontaire dans les grands ports maritimes ». La députée socialiste de Seine-Maritime Catherine Troallic s’en étonne. Et lui a demandé par courrier le 31 mars de préciser les modalités d’une telle démarche lui semblant « contradictoire avec la volonté d’instaurer un mode de financement pérenne permettant aux associations d’assurer pleinement leurs missions ».

Source : ANI

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