[Brest] Dans les coulisses du Seamen’s club

Le soir au port de commerce, une lanterne reste allumée pour accueillir les marins de passage. Installé dans le nouveau pôle social maritime, le Seamen’s club offre café et chaleur

À l’heure où les occupants du nouveau pôle social maritime rentrent à la maison après leur journée de travail, d’autres silhouettes font leur apparition : ce sont les bénévoles du Seamen’s club. Ils sont une trentaine à se relayer pour offrir café, thé et petits gâteaux aux marins en escale au port de commerce. Depuis l’emménagement dans les nouveaux locaux en novembre 2014, ils sont plus heureux. Comme Thierry Beisser : « À la fin des années 1990, nous n’avions qu’un vieux canapé et même pas de fenêtre pour les accueillir ! Après, l’Hôtel des gens de mer nous a hébergés dans son arrière-cour, mais dans 30 m2, nous nous sentions un peu à l’étroit. Ici, l’espace est plus ouvert, plus confortable, on peut aller et venir plus facilement. »

Ce soir, les marins sont une vingtaine. Beaucoup se connaissent, ils travaillent sur les navires câbliers de la société Orange, comme le Descartes ou le Croze. Chacun est d’ailleurs prié de remplir le journal de bord en arrivant. Ces carnets représentent aujourd’hui la mémoire du port. « Récemment, nous avons eu deux soirées à 36 marins. Du jamais vu ! »

Souvenirs de Paris

On y vend des recharges de téléphone. On y trouve aussi des ordinateurs avec accès libre à internet, pour parler à sa famille et trouver des infos techniques sur un moteur. On vend aussi des petits souvenirs de Paris. « Les Philippins aiment également le parfum pour l’offrir à leur femme. »

Chaque matin, Alain Michel, salarié de l’association, visite les navires pour rencontrer leur équipage et les inviter au port. Comme il faut marcher presque une heure le long des quais quand on vient du terminal gazier, une navette gratuite est organisée : « Parfois, nous les conduisons en ville. Dans le taxi, les langues se délient. C’est le but du Seamen’s club : permettre la parole, changer d’air, se retrouver en dehors du travail. »

Pierre Gicquel

EN CHIFFRES

• 1994 : c’est l’année de création du Seamen’s club par Job Daouben, prêtre ouvrier, accompagné de quelques amis bénévoles, dont certains sont toujours présents. L’association (loi 1901) qui fait fonctionner le Seamen’s club a pour nom “Les amis brestois des marins”.

• 17 : c’est le nombre de foyers qui accueillent les marins dans les ports français de la métropole et des Dom.
Le Seamen’s club de Brest, qui peut s’enorgueillir d’être le plus confortable et le plus récent, est affilié à la Fédération nationale des associations d’accueil des marins (FNAAM) qui regroupe 22 associations.

 606 Philippins, 473 Malgaches, 54 Indiens, 28 Birmans, 28 Honduriens, 25 Costaricains, 9 Canadiens, 26 Russes, 13 Suédois, 12 Ghanéens, 10 Kenyans, 8 Français, 6 Norvégiens, 2 Allemands 1 Japonais… : c’est la preuve qu’en 2013, le Seamen’s club était certainement l’endroit le plus international de Brest.

• De 18 h 30 à 22 h, ce sont les horaires d’ouverture du Seamen’s club, chaque soir du lundi au samedi. Avec l’espoir des responsables de pouvoir bientôt ouvrir le dimanche après-midi.

> Seamen’s club, quai de la Douane à Brest.
www.seamensclub-brest.fr