France Ports Accueil N°77 MAI/JUIN 2012

Pour nombre de marins, la navigation c’est une succession d’escales rapides, quelques heures à peine, dans des terminaux à conteneurs qui se ressemblent tous avec leurs portiques géants, leurs quais où s’empilent des centaines de conteneurs, la ronde incessante et bruyante de gros engins roulants, bip-bip en route et éclats des gyrophares. Pour les marins des minéraliers, c’est une escale au port de chargement de deux ou trois jours, dans un environnement de charbon ou de minerais, puis quelques jours ou semaines de traversée pour arriver au port de déchargement où sera retrouvé pendant deux ou trois jours, le même voisinage poussiéreux ou boueux suivant l’époque. Et cela pendant des embarquements de plusieurs mois.
Que ce soit sur ces navires ou sur d’autres : pétroliers, cargos, caboteurs, etc. … le marin au port subit un rythme de travail tendu car il faut réaliser les opérations dans le temps fixé avec l’appréhension de la panne de matériel occasionnant un retard. Il ne peut s’empêcher d’éprouver un sentiment d’enfermement dans ces zones sécuritaires entourées de grillages où il ne lui est pas toujours facile d’aller à terre. Mais le port doit être aussi pour le marin le lieu où il doit, suivant les textes du BIT ratifiés par notre pays, trouver des lieux d’accueil et de services : informations, transport, moyens de communications avec sa famille , etc… et un lieu de convivialité , d’écoute et d’échanges où il pourra oublier pendant quelques instants le stress du bord.
Afin d’offrir cet accueil à un maximum de marins, nos associations s’adaptent, élargissent leurs heures et jours d’ouverture, s’équipent. Il faut leur en donner les moyens. Dans un article paru dans le journal »Le Marin « du 6 juillet, Alain Coudray, Administrateur Général des Affaires Maritimes, notre Président d’Honneur, souligne la modicité des « subventions volontaires «. Ces subventions qui ne représentent en moyenne que la valeur de «  quatre paquets de cigarettes « ne sont pas versées par tous. Pour leur faire perdre leur caractère aléatoire qui ne permet pas aux associations de faire des projets, d’embaucher du personnel , de s’équiper, il propose l’instauration de «  redevance de bien être portuaire « , à caractère obligatoire. Ce serait pour un «  mieux être «  du marin, mais aussi un encouragement pour tous les bénévoles qui consacrent des milliers d’heures à l’assurer.
Angel Llorente..

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